Galerie Urbex

Cette série est née de l’exploration urbaine (urbex) à la recherche de lieux oubliés, désaffectés, rongés par le temps, la rouille et le silence.

Des espaces à l’abandon, où flotte encore une mémoire brute, chargée d’émotions contradictoires : entre fascination, malaise et beauté fragile.

Parmi ces lieux figés hors du temps, certains clichés ont été réalisés à Doel, un village fantôme menacé de disparition, sacrifié à l’expansion du port d’Anvers. Depuis 1999, les habitants pouvaient être expropriés volontairement. En 2019, une victoire juridique a évité sa démolition, mais en 2023, ils ne sont plus qu’une vingtaine à y vivre, dans un décor de solitude et de murs tagués.

D’autres images viennent du tristement célèbre Dadipark, ancien parc d’attractions abandonné.
En 2000, un enfant de 9 ans y a perdu un bras dans l’attraction Nautic Jet, précipitant la fermeture définitive du site en 2002. Le lieu, vidé de ses rires, s’est mué en paysage post-apocalyptique, figé dans une ambiance inquiétante.

Photographiés entre béton fissuré, lumière crue et végétation envahissante, ces lieux sont autant de décors d’un théâtre figé.

Les images ont été retravaillées en postproduction pour accentuer le côté glauque, souligner les textures, renforcer cette étrangeté sourde que l’œil perçoit sans toujours la comprendre.

C’est un travail où la photographie documentaire glisse vers l’interprétation artistique, entre réalité, mémoire et mise en scène émotionnelle.